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  • Photo du rédacteurLes analystes masqués

Les mesures de confinement doivent-elles être prolongées à tout prix?

Dernière mise à jour : 10 avr. 2020



Les impacts de la crise sur l’économie belge seront énormes, on peut les estimer à 38 milliards € pour une diminution du PIB de -5%. Ceci alors que la situation budgétaire belge était déjà très problématique avant la crise (déficit public prévu à -13,5 milliards € pour 2020).


Les estimations sur le recul de l’économie belge semblent confirmées par plusieurs institutions (Belfius vient par exemple aussi d’estimer un recul de -5% pour l’économie belge en 2020), d’autres estimations sont encore plus pessimistes.


Se pose dès lors la question de l’opportunité de la prolongation de ces mesures de confinement. Notre société peut-elle se permettre un tel recul de l’activité avec toutes les conséquences que cela implique pour tous les citoyens : pertes de revenus pour les salariés, indépendants, PME… Mais aussi conséquences des mesures de restrictions budgétaire sévères qui devront être prises pour redresser un budget de l’état à l’agonie : diminution des dépenses publiques (pensions, nombre de fonctionnaires, sécurité sociale…) et/ou augmentation des recettes fiscales via des augmentations d’impôts.


Il est donc plus que temps d’oser une estimation du coût pour la société des mesures de confinement par décès évité. Si on prend l’hypothèse de 11.000 décès évités grâce au confinement (ce qui semble surestimé au vu des statistiques disponibles), ce coût semble déjà exorbitant, à savoir 3,5 millions € par décès évité (38 milliards € de coût / 11.000).

Or, les dernières estimations de la politique de confinement semblent indiquer que ce nombre de décès évités serait bien moindre : selon l’université Imperial College de Londres, le nombre de décès évités en Belgique grâce aux mesures de confinement serait de 560 au 31 mars 2020. Évidemment, ce nombre est provisoire et va encore augmenter. Cela dit, provisoirement, le coût pour la société par décès évité est donc d’environ 68 millions € (38 milliards/560) !


Il faudra bien se poser un jour la question de l’opportunité de cette stratégie, ce coût sera en effet supporté par les travailleurs actuels et par les générations futures : est-ce bien équitable de demander de tels efforts pour éviter si peu de décès ?


Il faut en effet relativiser le nombre de décès, quelques centaines de décès peut sembler très élevé. Néanmoins ces chiffres sont à mettre en perspective avec par exemple le nombre de décès habituels en Belgique, à savoir 105.000/an, ou avec le nombre de décès provoqué chaque année pour une épidémie de grippe (de 1000 à 2000 par an).


Or, les impacts sur l’économie sont à attribuer uniquement aux mesures de confinement et non pas au virus en lui-même.


Et il faut aussi souligner qu’il existe des scénarios alternatifs au confinement général :


  • Test de toute la population (apparemment techniquement impossible pour le moment) et confinement uniquement des cas positifs

  • Test de toutes les personnes présentant des symptômes et uniquement confinement des personnes à risques et des malades

  • Aucun confinement et en accepter les conséquences, en mettant un effort de grande ampleur sur les capacités hospitalières


Il est donc grand temps de faire une analyse coûts-bénéfices des mesures de confinement, de leur éventuelle prolongation et des possibilités alternatives : la vie n'a pas de prix mais a manifestement un coût… exorbitant en l'occurrence. Si nous ne le faisons pas, il ne faudra pas s’étonner qu’un jour les jeunes générations, sur qui vont peser tous ces coûts, demandent des comptes à ceux qui ont géré cette crise.




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