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  • Photo du rédacteurLes analystes masqués

Le coût du confinement : le point au 9/4/2020

Tout d’abord un scoop, le coronavirus n’a qu’un impact minime et négligeable sur notre économie et donc nos revenus. En effet, ce n’est pas le virus qui ralentit voire met à l’arrêt nos sociétés mais bien le confinement général décidé par les gouvernements.


Dans ce contexte, la Banque Nationale et le Bureau fédéral du Plan viennent de sortir une première évaluation détaillée du coût du confinement. Ceux-ci estiment le recul du PIB à -8%, soit une perte de 45 milliards par rapport à une situation sans confinement (avec notre estimation de coût à 38 milliards € effectuée il y a 10 jours nous n’étions pas si loin). Ce coût s’établirait au total à -60 milliards € en fin d’année 2021. Il faut noter que cette estimation suppose un confinement de 7 semaines (jusque début mai donc) et un relâchement (très) progressif ensuite, sur 9 mois.






Mais que signifie cette perte de 45 (ou 60) milliards € du PIB ? Selon l’optique revenu (en simplifiant un peu), le PIB est la somme des revenus des salariés, des revenus des indépendants, des revenus des entreprises et des revenus de l’État (les impôts dits indirects).


Tous les acteurs de l‘économie belge vont donc perdre 45 à 60 milliards € de revenus.


Certes une partie sera à la charge de l’État, soit via une baisse directe des recettes des impôts du fait du crash économique soit via des dépenses supplémentaires pour aider certaines catégories de citoyens ou entreprises. Mais cette charge pour l’État se traduira par une augmentation des déficits publics et de l’endettement qui sera donc in fine à charge des citoyens actuels et futurs.


Il ne faut donc pas s’y tromper, tous les citoyens seront touchés et devront passer à la caisse et ce de différentes façons.


Ces 45 à 60 milliards € seront payés (perdus) :


  1. Directement par les salariés qui ont perdu leur job ou qui sont au chômage temporaire (= perte de salaire temporaire).

  2. Directement par les indépendants suite à l‘arrêt temporaire ou définitifs de leur activité.

  3. Directement par les sociétés qui voient leur chiffre d’affaire baisser voire supprimer définitivement (faillites), avec évidemment les conséquences directes sur les employés de celles-ci et leurs actionnaires.

  4. Par une augmentation colossale des déficits publics et de l’endettement public.


Dans ce dernier cas, le citoyen pourrait y voir l’échappatoire de ne pas contribuer à ces pertes colossales. Hélas, ce n’est qu’une illusion car ces déficits énormes devront être financés.


Il y a plusieurs façons de financer ces déficits publics :


  1. Le gouvernement décide d’augmenter ses recettes publiques (= les impôts) et tout le monde contribue (paye). Macron a déjà exclu cette possibilité, tant mieux pour ceux qui y croient… Mais on peut envisager que, du moins à court terme, cette solution soit écartée car sans doute difficilement acceptable socialement dans ce contexte.

  2. Le gouvernement décide de diminuer ses dépenses (soins de santé, allocations de chômage, pensions, nombre de fonctionnaires tels enseignants, police, …). Là aussi, vu le contexte, cela semble improbable, la tendance étant plutôt à les augmenter (revendications de toutes parts).

  3. La monétisation de la dette publique (européenne). Dans ce cas, on fait tourner la planche à billets et on injecte ces fonds dans l’économie, la politique d’ailleurs apparemment adoptée par la BCE.


Là encore, dans ce dernier cas, certains citoyens pourraient croire à la solution miracle et ainsi échapper au financement des 45 à 60 milliards €. Sauf que cette politique va avoir des conséquences mécaniques sur l’inflation : celle-ci sera poussée fortement à la hausse. Les prix vont donc flamber et a contrario les revenus stagner : chacun financera donc les déficits via une perte de pouvoir d’achat.


Dans le cas belgo-belge, on notera que les salaires sont adaptés à l’évolution des prix (rare exception européenne), certains salariés pourraient donc croire échapper à la contribution requise. Hélas (à nouveau) cela voudrait dire qu’on ne ferait payer le prix des déficits qu’aux autres catégories de la population : inenvisageable, le gouvernement s’empressera donc de supprimer (ou suspendre) l’indexation des salaires, c’est une certitude.


En conclusion, on nous dit sans sourciller que nous allons devoir financer (tous les citoyens belges), d’une manière ou d’une autre, 45 à 60 milliards €. Et ce sans aucun débat public ou démocratique sur le confinement généralisé, son coût et son financement. Confinement général décidé par un gouvernement minoritaire sur base de pouvoirs d’exception (version démocratique de la dictature, pour le soi-disant bien de tous).


Il faut rappeler que cette note salée dépend de la longueur du confinement (plus il dure plus ce sera indigeste) et du mode de dé-confinement (plus il sera limité/progressif plus ce sera salé).

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