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  • Photo du rédacteurLes analystes masqués

31/3/2020 - Coût du confinement : et l‘équité intergénérationnelle dans tout ça ?

Dernière mise à jour : 11 avr. 2020

Dans la suite des analyses socio-économiques de l’impact des mesures de confinement, un angle intéressant de réflexion est l’analyse de ces impacts sur base de l‘équité intergénérationnelle : quelles générations seront peu impactées par la crise et a contrario, lesquelles vont devoir faire des sacrifices socio-économiques importants.





Apparemment il y a consensus (sentimental) sur le confinement et ses conséquences économiques et sociales. Pourtant, on peut se demander comment les générations des plus jeunes vont accepter de supporter les pertes économiques colossales de cette stratégie et les efforts budgétaires à réaliser dans le futur.


En Belgique, la génération des actifs actuels et les générations plus jeunes doivent déjà subir les effets de l‘augmentation colossale de l’endettement public à partir du choc pétrolier (1973) jusqu’au summum de 1993 où l’endettement a culminé à 137% du PIB. Notre endettement n’a en effet jamais diminué à moins de 100% du PIB depuis, ce qui est une véritable contrainte budgétaire à charge des générations actuelles et futures.

De plus, ces générations subissent également les effets socio-économiques et budgétaires du vieillissement de la population (le fameux choc démographique). Ces coûts énormes (augmentation des dépenses en soin de santé, en pensions…) étaient prévisibles (et prévus) mais n’ont jamais été anticipés et pris en compte par les différents gouvernements. Ces coûts sont donc finalement à charge de ces mêmes générations.

De plus, pour rappel, la génération des trentenaires actuels de certains pays européens a déjà pris de plein fouet les effets de la crise financière de 2008 : pas de travail même pour les plus diplômés ou travail très peu rémunéré (petits jobs précaires) ou obligation d’aller travailler loin de ses proches.


Or, ce sont ces mêmes générations (actifs actuels et plus jeunes) qui vont subir le plus les conséquences de la gestion de la crise du coronavirus. Le coût énorme du confinement (38 milliards € estimés actuellement) devant bien au final être supporté par eux. Alors qu’ironiquement, ce sont ces mêmes générations qui n’ont quasiment rien à craindre du virus !


Nous avons donc les générations des actifs actuels et des plus jeunes qui vont devoir assumer :


  • L’augmentation énorme de l’endettement historique (à partir de 1973) qui depuis n’a jamais diminué à un niveau raisonnable

  • Les effets budgétaires du vieillissement de la population

  • Les effets de la crise financières (puis économique) de 2008

  • Les effets socio-économiques de la gestion par le confinement de la crise actuelle (alors qu’ils sont une population peu impactée par le coronavirus)


Tandis que les générations qui ne sont plus actives sur le marché du travail :


  • Ont profité de l’augmentation de l’endettement historique (ils étaient alors actifs)

  • Sont les principaux bénéficiaires de l‘augmentations des dépenses en soins de santé et de pensions

  • N’ont été que très peu impactés par la crise financière de 2008 (la plupart étaient déjà hors du marché du travail ou proches de leur pension)

  • Sont les principaux bénéficiaires des mesures de confinement


On peut donc légitimement se demander si les mesures actuelles sont bien équitables et si les générations des actifs actuels et les plus jeunes vont accepter sans broncher les futures mesures de restrictions budgétaires et les impacts socio-économiques de la stratégie de confinement.

Sacrifier les générations les plus jeunes à l’unique avantage des générations les plus âgées est une décision qui mérite un minimum de réflexion. Le soi-disant beau consensus actuel pourrait très bien voler en éclats dès que les impacts socio-économiques vont se faire douloureusement sentir. Quelqu’un se souvient-il des gilets jaunes ? Les conséquences de la gestion actuelle pourraient donner lieu à des manifestations de mécontentement bien pires et bien plus violentes.


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