top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurLes analystes masqués

31/3/2020 - Coronavirus, « demain tout ira bien » : vraiment ?

Dernière mise à jour : 10 avr. 2020


Depuis le début du confinement on voit fleurir les messages pleins de bonne volonté sur les réseaux sociaux affirmant « demain tout ira bien » … sans oublier l’arc-en-ciel. Cela pose quand-même questions.





Tout d’abord, c’est quand demain ?

Le confinement a déjà été prolongé de 2 semaines en Belgique mais c’est pour mieux nous faire accepter un confinement très probablement prolongé jusqu’au 3 mai. Certains experts de la santé suggèrent d’ailleurs qu’il faudra poursuivre le confinement au-delà du 3 mai. Bref demain s’éloigne. Plus inquiétant encore, les avis des experts santé convergent pour exiger que le relâchement du confinement soit progressif.


Avec quelles conséquences sur l’économie ?

Plus on reporte la fin du confinement plus les impacts économiques seront négatifs et graves. Plus ce relâchement sera progressif, plus ces impacts seront également aggravés, certains devenant irréversibles (faillites et pertes d’emplois). Par exemple, il est déjà suggéré de rouvrir en dernier lieu l’horeca. Vu la fragilité de ce secteur, si cette stratégie est adoptée le nombre de faillites et leurs impacts sociaux seront incalculables.

Pour rappel, on peut estimer l’impact de la crise à -38 milliards € sur l’économe belge (estimation au 31/3/2020), au-delà du 3 mai cet impact sera encore supérieur et pourrait même empêcher un rebond de l’économie : les sociétés en faillite ne pourront plus reprendre leurs activités, ces faillites entrainant à leur tour des difficultés au sein d’autres entreprises (clients ou fournisseurs).


Et quelles conséquences sociales ?

Une fois la crise sanitaire passée (à tout le moins apaisée) il faudra faire les comptes en termes d’impacts sociaux. Il y aura des citoyens préservés et … les autres.

Les non actifs âgés seront préservés, ils touchent une pension et/ou d’autres allocations sociales. La gestion de la crise ayant pour unique but de les préserver, on imagine mal que l’on diminue leurs revenus (souvent déjà faibles) et les fragilise.

Du côté des travailleurs, certains seront très préservés : ceux ayant réussi à garder leur emploi sans baisse ou pertes de revenus. D’autres relativement préservés : ceux ayant conservés leur emploi mais devant acter des baisses de revenus temporaires. Et enfin les sacrifiés : les travailleurs ayant perdu leur emploi (salariés licenciés, indépendants en faillite…) et les jeunes arrivant sur le marché de l‘emploi dans un contexte très défavorable.


Et quid de la gestion des pouvoirs publics demain ?

Dans ce contexte socio-économique, il faudra gérer les budgets de l‘après-crise sanitaire. Un premier souci belgo-belge se profile à l’horizon, comment mettre en place un gouvernement de plein exercice qui aura à gérer un déficit de plus de 30 milliards € ? La tâche ne sera ni aisée, ni enviable, ce qui devrait rendre cette formation encore plus compliquée. De plus, ce gouvernement devra gérer un déficit énorme et les différentes demandes des secteurs impactés par la crise. On entend déjà le secteur des soins de santé qui exige une revalorisation importante de ses budgets. D’autres secteurs sont aussi demandeurs, sans compter les secteurs les plus impactés par la crise qui crient déjà à l’aide (Horeca, loisirs…).


Et donc demain tout n’ira pas bien ? Probablement. Pour le moment chacun avance ses pions et ses revendications à asséner dès la crise sanitaire passée. Or avec un tel déficit, il n’y aura rien à partager à moins de couper dans certains secteurs au profit exclusifs d’autres secteurs. Dans ce contexte les aides gouvernementales seront limitées, les tensions sociales vont être exacerbées et les perdants n’auront que leurs yeux pour pleurer. Or, fermer les yeux sur demain en se cachant derrière un arc en ciel et en se persuadant que « demain tout ira bien » est certes plus reposant intellectuellement et ne demande aucun courage politique. Mais les conséquences seront très injustes pour nombre de citoyens qui souffriront énormément de cet aveuglement collectif. De plus, les conséquences en termes d’affrontements sociaux seront très dommageables à la société en entier.

Un autre demain est-il possible ? Si l’objectif est d’éviter ce type de scénario, il est primordial de limiter au maximum les effets socio-économiques de la crise sanitaire et donc de limiter au maximum le confinement. Cela devrait se faire en mettant en balance les intérêts sanitaires et les intérêts socio-économiques. Certes, les experts de la santé jouent pleinement leur rôle en se positionnant uniquement pour éviter au maximum l’impact sanitaire et ce, quel qu’en soit le coût à payer économiquement. Mais les décideurs du gouvernement ne sont en rien obligés de subir cette nouvelle forme de dictature. C’est au contraire à eux de mettre en balance les différents enjeux afin de prendre des décisions justes et équilibrées pour tous. Ces décisions courageuses qui prendraient en compte les impacts socio-économiques sont aussi le prix à payer pour maintenir durablement un minimum de cohésion sociale et ne pas sombrer dans la contestation sociale dure voire violente.






15 vues0 commentaire
bottom of page